Publié le 31 mars 2022

La production d’hydrogène en mer est maintenant possible

Beaucoup n’y croyaient pas. Et pourtant, il est maintenant possible de produire de l’hydrogène par électrolyse à partir d’eau salée. Le procédé s’effectue au pied des éoliennes. Le 30 septembre 2021, à Bouin, en Vendée, la start-up Lhyfe a inauguré une unité de production de 300 kg d’hydrogène par jour. L’idée est de passer rapidement à une tonne par jour.

Avec un investissement de 10 millions d’euros, cette unité de production pourra alimenter les bennes et les bus des collectivités voisines, mais aussi des véhicules utilitaires d’entreprises telles DB Schenker, spécialisée dans la logistique, Charier, qui s’occupe de travaux publics, et Lidl, acteur de la grande distribution. Lhyfe a également indiqué qu’elle avait effectué durant l’été 2021 une levée de fonds de 50 millions d’euros. L’objectif est le développement de l’entreprise à l’international et l’investissement dans des projets de production d’hydrogène vert.

Le président et fondateur de Lhyfe, Matthieu Guesné, a d’ailleurs précisé qu’il disposait d’une soixantaine de projets, dont un tiers concernant l’international. Lhyfe devrait décarboner un industriel du secteur de la chimie au Danemark et une entreprise spécialisée dans la production d’acier en Italie.

Mais Matthieu Guesné regarde vers la mer, où il souhaite produire de l’hydrogène. Il s’agit en réalité de la première idée du fondateur de la start-up nantaise. High-tech ou low-tech, rien n’est encore fixé, mais l’idée a fait son chemin. Lhyfe vient d’ailleurs de s’associer à Aquaterra Energy et Borr Drilling, deux sociétés parapétrolières, pour réutiliser d’anciennes plates-formes pétrolières et infrastructures offshore. L’idée est d’y installer des électrolyseurs près des parcs éoliens en mer du Nord, de stocker sous forme d’hydrogène l’électricité en surplus qui y est produite, puis de convoyer cet hydrogène à terre via des gazoducs. Ce moyen d’acheminement est d’ailleurs beaucoup moins cher que les câbles électriques.

Associée à la société d’ingénierie offshore Doris, Lhyfe cherche à développer des électrolyseurs dans les mâts des éoliennes.

La Roche-sur-Yon, en Vendée, dispose d’ailleurs du premier autobus roulant à l’hydrogène produit grâce au procédé de Lhyfe puis comprimé et stocké dans des conteneurs avant d’être acheminé vers des stations.

Lhyfe développe également un bateau électrolyseur à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. Enfin, Lhyfe fournira de l’hydrogène vert pour décarboner le transport ferroviaire allemand. La Deutsche Bahn, opérateur ferroviaire allemand, a en effet fait appel à la start-up nantaise pour la construction et l’exploitation d’un électrolyseur destiné à alimenter les trains à hydrogène.

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