Publié le 29 octobre 2021

Revue du Budget et des Dépenses du Gouvernement Britannique en 2021 – Ce qu’il faut savoir

Le budget et la revue des dépenses mettent en œuvre le plan du gouvernement pour rendre l’économie plus forte en investissant dans les services publics, en soutenant la croissance, en conduisant la transition vers le net zéro, en profitant des opportunités offertes par la sortie de l’Union européenne et en faisant en sorte que les finances publiques restent soutenables. La remise à niveau de l’économie à travers tout le Royaume-Uni est au cœur de cette stratégie.

Rishi Sunak a déclaré « Le budget que je présente aujourd’hui ne tire pas un trait sur le Covid car les mois qui viennent seront difficiles… Mais il amorce le travail de préparation d’une nouvelle économie de l’après Covid. Une économie où les salaires, les compétences et la productivité sont plus élevés. Une économie où les services publics sont plus forts, les communautés plus dynamiques et les rues plus sûres. Une économie faite pour un nouvel âge de l’optimisme. »

 

Le cadrage macro-économique

L’Office for Budget Responsibility (OBR) prévoit une croissance plus forte par rapport au scénario présenté en mars : celle-ci devrait atteindre 6,5% en 2021 (au lieu de 4%) et 6% en 2022. L’économie britannique reviendrait à son niveau d’avant-crise au début de l’année 2022, plus tôt que prévu. L’inflation accélèrerait à 4% en 2022 après 2,3% en 2021. Le taux de chômage se situerait en dessous de 5% en 2021 et baisserait progressivement pour atteindre 4,2% en 2024.

 

Après un pic à 15,2% du PIB en 2020-21, le déficit public (« public sector net borrowing ») reviendrait à 7,9% en 2021-22 et à 3,3% en 2022-23. La dette publique (« public sector net debt ») se stabiliserait autour de 98% du PIB avant de tomber sous les 95% en 2024-25 et sous les 90% en 2026-27.

 

Stratégie budgétaire

Le chancelier a présenté une nouvelle charte de responsabilité budgétaire reposant sur les règles suivantes dont l’objectif est de garder le contrôle des finances publiques tout en permettant une certaine souplesse afin de répondre aux crises futures, de financer les services publics et de jeter les bases d’une croissance forte sur le moyen terme.

  • la dette publique nette (hors impact de la Banque d’Angleterre) devra baisser en pourcentage du PIB.
  • en temps normal, l’Etat devra emprunter uniquement pour investir dans la croissance et la prospérité futures, le budget courant devant être à l’équilibre (les dépenses courantes étant financées par l’impôt) au bout de la troisième année de la période de prévision.
  • L’investissement public net ne devra pas dépasser 3% du PIB en moyenne sur la période de prévision.

 

Il a pris quatre résolutions :

  • Respecter les règles budgétaires avec une marge de sécurité afin de se protéger contre les risques économiques.
  • Continuer à soutenir les familles qui travaillent.
  • L’amélioration de la situation budgétaire va de pair avec le respect des engagements envers les plus pauvres dans le monde : l’aide au développement devrait remonter à 0,7% de la richesse nationale à l’horizon 2024-25.
  • Hausse de 150 milliards de livres de la dépense totale des ministères sur la législature soit une hausse annuelle de 3,8% en termes réels. Ainsi, chaque ministère verra ses dépenses augmenter en termes réels pendant la législature.

 

Les principales mesures

  • Confirmation que 30 milliards de livres seront investies dans la révolution verte, notamment dans l’énergie, l’industrie, les transports et les bâtiments – conformément à la Stratégie Net Zéro annoncée la semaine dernière – avec notamment :
    • Un plan de décarbonisation des transports de 6,1 milliards de livres pour augmenter le nombre de véhicules zéro émissions, développer des avions et des bateaux sobres en énergie et encourager les déplacements en bus, en vélo ou à pied.
    • Une enveloppe de 3,9 milliards sera consacrée à la décarbonisation des bâtiments dont la moitié pour aider les familles modestes à réduire leurs factures énergétiques et les accompagner dans leur transition vers le net zéro.
    • Un financement à concurrence de 1,7 milliard pour développer un projet nucléaire à grande échelle pour lequel une décision finale sera prise pendant la législature actuelle.
  • Des ressources supplémentaires pour le système de santé, incluant des financements consacrés à la réponse au Covid, à l’investissement, à la R&D, et à la formation des personnels : 5,9 milliards de livres seront alloués au service national de santé (NHS) pour l’aider à répondre aux retards de soins engendrés par la pandémie.
  • Investissement dans les infrastructures (routes, rail, numérique), l’innovation et les compétences pour corriger les disparités économiques régionales. Les dépenses en matière de compétences augmenteront de 26% en termes réels sur la législature.
  • Hausse des dépenses d’éducation.
  • Hausse de 6,6% du salaire minimum qui va passer à 9,50 livres de l’heure (11,26 euros) à partir du 1er avril 2022.
  • Amélioration du régime du “Universal Credit” pour soutenir les personnes en activité.
  • Hausse des dépenses en recherche et développement qui atteindront 20 milliards de livres par an soit 1,1% de la richesse nationale à la fin de la législature (2024-25). Cela représentera une augmentation d’un quart en termes réels.
  • Le champ des crédits d’impôt R&D sera élargi au dépenses en matière de données et de cloud et les crédits d’impôt seront recentrés sur le Royaume-Uni.
  • Baisse des taxes locales sur les entreprises de 7 milliards de livres sur les cinq prochaines années avec notamment: un nouvel abattement sur l’investissement pour encourager les entreprises à adopter des technologies vertes comme les panneaux solaires; un abattement pour l’amélioration des bâtiments à partir de 2023; la possibilité pour un entrepreneur d’accroitre son activité sans avoir à subir une augmentation marginale des taxes; et une réduction de 50% des taxes pour les entreprises dans les secteurs du commerce, des loisirs et celles recevant du public.
  • Suite à la sortie de l’Union européenne : modernisation de la taxe au tonnage pour faire en sorte que le secteur du transport maritime reste compétitif à l’échelle mondiale et vaste refonte des taxes sur l’alcool qui augmenteront sur les alcools forts mais baisseront notamment sur les vins pétillants. Cette réforme vise à simplifier le système et entrera en vigueur en février 2023.
  • Gel des taxes sur l’alcool et les carburants.

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