Europe : les nouvelles routes du gaz
Partout en Europe, la chute des exportations de gaz russe pousse les Etats côtiers à muscler leurs infrastructures. Les flux énergétiques qui traversent le Vieux Continent sont bouleversés.
L’île de Krk, au nord de la Croatie, est connue des touristes pour ses criques paradisiaques bordant les eaux transparentes de la mer Adriatique. Elle le sera aussi, désormais, au titre de son rôle stratégique dans la sécurité énergétique de la Croatie et de l’Europe centrale.
A quelques encablures des plages, un navire gazier long de 280 mètres est amarré au fond d’une baie, à l’abri des tempêtes. Ce bateau bleu et blanc, le « LNG Croatia », n’en est plus vraiment un : il a été entièrement reconfiguré pour devenir un terminal d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL).
Etats-Unis, Qatar, Nigeria…
En deux ans, plus de cinquante navires méthaniers ont déchargé ici leur précieuse cargaison, en provenance du golfe du Mexique aux Etats-Unis surtout, mais aussi du Qatar, d’Egypte, du Nigeria, de Trinidad…
Le gaz a été refroidi à moins 160 °C dans les pays producteurs pour être transporté sous forme liquide. Arrivé à Krk, il est transbordé sur le « LNG Croatia » où il est réchauffé avec de l’eau de mer pour redevenir gazeux. Il est ensuite acheminé à terre par le biais d’un gros tuyau, avant d’être mis sous pression et injecté dans un pipeline qui rejoint le réseau gazier croate, ainsi que des gazoducs en direction de la Slovénie et de la Hongrie voisines.
Source : Les Echos.