Au Royaume-Uni, des serres géantes pour relancer l’agriculture locale.
Dans le cadre de sa stratégie post-Brexit et face aux répercussions de la guerre en Ukraine, Downing Street va autoriser la construction de structures gigantesques pour faire pousser fruits et légumes sur le sol anglais. Le gouvernement abandonne aussi ses projets de « réensauvagement » des campagnes.
Londres met les bouchées doubles pour réduire sa dépendance aux produits alimentaires étrangers. Le gouvernement de Boris Johnson a annoncé la construction de serres géantes pour relancer l’agriculture locale, dans le cadre de l’initiative « Grow for Britain » (cultiver pour l’Angleterre).
Comme l’explique « The Telegraph », les pouvoirs publics s’affairent pour soutenir le pays face aux bouleversements que provoquent le Brexit et la guerre en Ukraine sur la chaîne alimentaire, tant en matière d’approvisionnement que d’inflation. Ils ont ainsi décidé de faciliter la procédure d’octroi de permis de construire des installations dédiées à la serriculture.
Un concombre sur quatre, une tomate sur six
Le quotidien rappelle que, dans certaines régions, comme la vallée de Lea au nord de Londres, on recensait, dans les années 1960, environ 1.200 structures pour la culture de fruits et légumes, et que leur nombre actuel évolue autour de 300, alors que le pays s’est détourné d’une production « maison » pour importer les produits qu’il consomme. « The Telegraph » illustre ce phénomène avec quelques exemples concrets : seul un concombre sur quatre et une tomate sur six vendus au Royaume-Uni sont cultivés sur le sol britannique.
Compenser la hausse des coûts de l’énergie
Autre objectif de cette initiative : compenser la hausse des coûts de l’énergie pour les exploitations agricoles en utilisant la chaleur excédentaire et le CO2 issus de ces processus de culture. « En nous servant des nouvelles technologies et de l’innovation, nous allons cultiver et manger davantage de nos propres aliments. Cela permettra de créer des emplois dans tout le pays, développera l’économie, et contribuera à réduire la pression sur les prix », a prédit Boris Johnson.
En parallèle, les précédents projets de Downing Street visant à « réensauvager » certaines campagnes anglaises pour sauvegarder la faune et la flore ont été considérablement revus à la baisse, rappelle « The Telegraph » . Car la priorité est claire : recalibrer la gestion des terres pour coller à la « demande des agriculteurs » .
Neïla Beyler
Source : Les Echos