La production de vins au Royaume-Uni devient réalité
Ce qui était une fiction hier est désormais confirmé par des recherches scientifiques. Flashback. Nous sommes en mai 2017. Le débat du moment qui fait jaser le petit monde du Champagne met au centre des discussions un grand nom français : Taittinger. Visionnaire, la maison rémoise démarre l’exploitation d’un tout nouveau domaine de 70 hectares où, avant son arrivée, on ne récoltait pas du raisin, mais des pommes, des poires et des prunes. Bienvenue dans le Kent, au sud-est de Londres. C’est ici, en Angleterre, que Taittinger a décidé d’expérimenter l’art du vin effervescent, sous la bannière du Domaine Evremond, à l’aide de pinot noir et de chardonnay récoltés sur les terres du royaume de Sa Majesté Elizabeth.
De nouvelles conditions climatiques favorables à la viticulture au Royaume-Uni
Ce qui était hier une expérimentation deviendra demain une réalité économique. Car le Royaume-Uni deviendra bel et bien un terroir vinicole de taille, sous l’effet du réchauffement climatique. Une vaste équipe de chercheurs anglais venus de l’University of East Anglia (UEA), de la London School of Economics, de Vinescapes Ltd et Weatherquest Ltd, a analysé le potentiel du pays en tant que futur producteur de vin, pour les vingt prochaines années. L’avenir s’annonce radieux pour ceux qui ont misé sur les terres anglaises. À l’horizon 2040, le mercure devrait grimper de 1,4 °C au moment de la floraison de la vigne en Angleterre et au Pays de Galles. Un scénario qui devrait engager l’expansion de la culture du pinot noir, déjà utilisé aujourd’hui pour produire les quelques « sparkling » anglais, pour désormais lancer la fermentation de vins rouges.
Surtout, les nouvelles conditions climatiques autoriseront à planter d’autres cépages comme le riesling ou le sauvignon blanc et le sémillon. On imagine déjà certains prédicateurs se frotter les mains ; ces deux dernières variétés étant utilisées pour produire les grands vins liquoreux, à l’image du Sauternes et de sa cultissime star, le Château Yquem dont les bouteilles peuvent se vendre plusieurs centaines (voire milliers) d’euros selon les millésimes.