Conférence sur la transition énergétique
L’étude, réalisée par Rebecca Le Rouzic, spécialiste des marchés de l’énergie, qui peut être téléchargée en ligne, souligne que, bien que chaque pays ait progressé dans sa transition énergétique, tous deux gagneraient à travailler plus étroitement sur les questions liées à l’énergie.
La France et le Royaume-Uni ont des besoins et des savoir-faire similaires et complémentaires qu’ils pourraient exploiter pour atteindre à la fois leurs objectifs de 2050 en termes d’émissions nettes nulles et leur ambition de devenir autosuffisants en énergie, indique l’étude.
Cette conclusion découle du constat que les entreprises françaises et britanniques possèdent un savoir-faire qu’elles pourraient transférer et valoriser de part et d’autre de la Manche. Sur la base de témoignages de membres de la Chambre franco-britannique, l’étude montre que :
l’électrification des transports, la production d’hydrogène,
bioénergie,
les micro-réseaux électriques,
les technologies de production et de réponse à la demande
sont des domaines dans lesquels les entreprises des deux côtés de la Manche pourraient et devraient jouer un rôle clé.
(Les entreprises membres de la Chambre franco-britannique qui ont fourni des informations approfondies pour l’étude sont : BP, Schneider Electric, Lhyfe, une start-up nantaise leader dans la production d’hydrogène vert, la société d’investissement privée Ardian, JCB, et Sterne Premium Logistics Services Group).
L’étude identifie également des marges de manœuvre importantes pour développer conjointement de nouvelles technologies, sur lesquelles les acteurs des deux pays travaillent déjà, parfois même conjointement : énergie nucléaire, gaz naturel, biocarburants, énergies renouvelables, stockage de l’électricité et hydrogène, par exemple.
Comme d’autres acteurs majeurs de son secteur, JCB mise non seulement sur l’électrification mais aussi sur les biocarburants et l’hydrogène pour ses équipements. JCB a déjà conçu et commencé à produire des moteurs pour ses machines moyennes et lourdes, qui utilisent l’architecture classique des moteurs thermiques mais fonctionnent à l’hydrogène. La production complète de ces moteurs d’un nouveau genre commencera à la fin de 2023.
Selon M. Ardian, tous les acteurs du secteur de l’aviation doivent travailler ensemble pour accélérer la décarbonisation du secteur. Le développement à grande échelle de carburants durables, les progrès technologiques en matière d’aéronautique et de propulsion, l’utilisation des données, l’efficacité des infrastructures, ainsi qu’une collaboration avancée entre les acteurs du secteur sont des leviers essentiels si la France et le Royaume-Uni veulent atteindre leurs objectifs énergétiques.
De son côté, Sterne Premium Logistics Services estime que de profondes mutations vont s’opérer dans la chaîne d’approvisionnement en s’appuyant sur la multimodalité, le mix énergétique et l’utilisation de bâtiments à plus grande efficacité énergétique par les acteurs de la logistique.
L’Ambassade de Grande-Bretagne en France, qui souligne la plus grande volonté du Royaume-Uni d’accueillir les propositions des entreprises susceptibles de contribuer à son efficacité énergétique, soutient pleinement les résultats de l’étude.
Chaque pays a ses forces et ses particularités, avec un profil énergétique différent : La France a une meilleure empreinte carbone (274 millions de t. CO2 contre 338 pour le Royaume-Uni en 2021), le Royaume-Uni a une consommation énergétique plus faible (7,18 EJ contre 9,41 EJ pour la France en 2021 – EJ : exajoule).
Lhyfe, l’une des entreprises membres citées dans l’étude, a reçu le Prix franco-britannique du commerce et de l’investissement pour la croissance durable 2022, décerné chaque année par la Chambre franco-britannique à Paris et l’ambassade du Royaume-Uni en France.