Publié le 18 mai 2022

L’ambition sans cesse contrariée de relance du nucléaire au Royaume-Uni

Le nucléaire « revient, encore plus fort » (Tony Blair, 2005). « Nous relançons notre industrie nucléaire » (David Cameron, 2013). « Nous voulons construire un réacteur par an » (Boris Johnson, 2 mai). Les premiers ministres britanniques se succèdent, chacun promettant de relancer l’industrie nucléaire. La réalité sur le terrain ne change pourtant guère : le parc actuel est vieillissant, et une seule centrale, à Hinkley, est en cours de construction.

Le Royaume-Uni a toujours connu ces hésitations sur le nucléaire. Il a construit la première centrale civile au monde, en 1956, puis n’a guère poursuivi l’effort. Aujourd’hui, ses centrales, installées majoritairement dans les années 1970 et 1980, puis rachetées par EDF en 2008, produisent autour de 16 % de l’électricité du pays.

Mais leur âge devient un vrai problème. En 2017, elles produisaient 64 TWh. Depuis, chaque année, la production décline, pour atteindre 46 TWh en 2021, à la suite de travaux de maintenance plus longs que prévu. D’ici à 2030, à une exception près, l’ensemble des centrales actuelles aura fermé.

Un ERP lent à venir…

Les gouvernements successifs sont conscients du problème, mais ont traîné avant d’agir. Après de longues tractations, EDF a démarré, en 2016, la construction d’un EPR à Hinkley, dans l’ouest de l’Angleterre. Avec deux réacteurs d’une capacité totale de 3,2 gigawatts, il s’agit d’un mastodonte. Mais, comme ailleurs dans le monde, l’EPR peine à prendre forme. La pandémie de Covid-19 a provoqué des retards, repoussant la date d’achèvement de 2025 à 2026. Plusieurs surcoûts ont été annoncés, la facture officielle étant désormais de 22 à 23 milliards de livres, soit 26 milliards d’euros (en 2008, quand EDF a racheté British Energy, le prix envisagé était d’une dizaine de milliards de livres).

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